Panauti- Une Ville Au Nepal

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About the Book En 1976, trois architectes et un ethnologue entreprennent, sur le terrain, une étude pluridisciplitiaire Leur choix se porte sur Panauti, petite ville néwar du Népal central, proche de la vallée de Kathmandou Décision que tout justific: la taille de l'agglomération (quelque 3000 habitants), la qualité de l'architecture monumentale, le passé de cité royale planifiée suivant les préceptes hindous. A l'intérieur et autour d'un tissu urbain complexe, le développement actuel pose des problèmes techniques et humains.

Étude d'un système de significations dans ses rapports avec les formes urbaines, analyse approfondie d'un cadre et d'un genre de vie où se côtoient, parfois brutalement, le passé et les forces nouvelles de changement, cet ouvrage ouvre des perspectives pour l'avenir de Panauti et formule des propositions concrètes qui ont su harmoniser les leçons, ici complémentaires, de l'ethnologie et de l'architecture.

Preface Les rues, souvent pavées de larges dalies, ses des chem converts quabritent en se rochant de part et d'autre les larges toits népalais pas ume maisons suures et sans couleurs, les poutres, les poutrelles, les inteaux, les chassis sont fouilles avec une sorte de verve endiable. Et partout des temples, des pagodes, des caitya, tous les types de Tarchitecture de Finde adaptés par le goût le plus pittoresque: briques rouges, briques vertes, cuivre doré, bois brun jouent délicieusement à la lumière.

Ainsi réagissait, lors de son premier contact avec le Népal, à l'extrême fin du siècle dernier, Sylvain Levi, transporté par les images d'un pays dont devait devenir le découvreur, crudit et sensible auteur d'un ourrage: Le Népal, etude historique d'un royaume hindou, qui reste le livre de chevet de tous les népalisants. Isole du monde jusqu'en 1951, le Népal a conquis ensuite très vite une existence internationale et a mesuré l'intérêt de la protection et de l'exploi tation d'un important héritage culturel, particulierement bien reprisente dans la vallée de Kathmandou Des campagnes de restauration y ont été entreprises. Eu égard à leur urgence, des travaux de sauvetage ont été menés de front avec les études archéologiques, tant à Kathmandou que dans les villes voisines de Patan et Bhaktapur Le gouvernement du Népal et l'UNESCO ont, en 1975, élaboré de concert un plan directeur pour la protection de l'héritage culturel du Nepal Du fait de ces activités, les chercheurs d'aujourd'hui bénéficient sous forme d'inventaires, de documents historiques et ethnographiques, d'un important corpus facilitant tous les travaux fondamentaux. Ces conditions favorables n'ont pas échappé au Groupement de recherches coordonnées Himalaya Karakorum du Centre national de la recherche scientifique, qui a jugé opportun d'aider une petite équipe, constituée de trois architectes et d'un ethnologue déjà familier de longue date avec le milieu néwar et parlant la langue locale, à entreprendre l'étude approfondie d'une agglomération. Le choix a porté sur une ville de dimensions modestes où les traditions sont dans une large mesure respectées. Panauti est admirablement située au confluent de deux torrents, des rizières occupant le fond de la vallée. La ville, dont la richesse historique est grande, est aussi un ensemble bien vivant, centre agricole et d'échange situé sur un des itinéraires reliant l'Inde et la vallée de Kathmandou. La population d'environ 3000 habitants illustre la complexité du système des castes néwar.

Introduction En 1976, trois architectes et un ethnologue entament un travail sur une ville néwar du Népal. Leur projet, clairement avoué comme une étude pluridisciplinaire d'ethno-architecture, se donne pour tâche de constituer un dossier de fond-origine, formation et dynamique du tissu urbain, typologie de l'habitat, techniques de construction, pratiques sociales et religieuses, vie quotidienne - et, en même temps, de fournir un support théorique et pratique à une éventuelle réponse aux problèmes actuels de l'urbanisme néwar.

C'est sur la vallée de Kathmandou que, pour plusieurs raisons, se porte leur attention. Cette région est, en effet, l'une des plus riches en monuments de l'Asie du Sud. Intéressante pour son style, sa valeur artistique, son décor, cette architecture l'est aussi parce qu'elle repose sur une solidarité étroite entre sacré et profane et qu'il existe encore dans la société néwar un accord entre les pratiques quotidiennes et les représentations religieuses. Toujours intégrée à un espace habité, urbain ou rural, elle lui donne son sens, en fixe la disposition et commande la vie socio-reli gieuse de la population. De plus, malgré les tremblements de terre et les avatars de l'histoire, les agglomérations de la vallée de Kathmandou sont généralement bien conservées, car les Néwar avaient l'habitude de reconstruire au même emplacement et le plus souvent à l'identique les monuments détruits ou effondrés. Enfin, l'appari tion de l'économie moderne ne les a pas trop affectées et elles sont régies, comme par le passé, par une économie préindustrielle, un système de castes - bien que ce dernier soit officiellement aboli - et des réglementations religieuses vieilles de cinq ou six siècles. Aussi sont-elles restées, par certains aspects, plus fidèles aux principes classiques de l'architecture hindoue que les villes indiennes qui, elles, ont subi l'in fluence de la colonisation anglaise et se sont depuis longtemps intégrées à l'écono mic monétaire.

Pourtant, la vallée de Kathmandou a changé. En 1951, après une longue période d'isolement, le Népal s'est ouvert au monde occidental: nouvelles techni ques, afflux de coopérants, de diplomates, d'experts en tout genre, développement sans précédent du réseau routier, apparition de quartiers neufs à la périphérie des villes et de nouveaux types de maisons d'influence occidentale. Très vite, les autori 1. Bien que centré tout particulièrement sur les notions d'espace et de bâti, ce travail s'inscrit dans le prolongement d'une recherche ethnologique menée depuis 1970 par G. Toffin, dans le cadre du CNRS, sur les Néwar. Cette recherche a d'ores et déjà abouti à la publication d'un livre sur une com munauté rurale (Pyangaon, Editions du CNRS, 1977), ainsi qu'à une série d'articles dont on trouvera les principaux titres dans la bibliographie. En choisissant une ville, Panauti, pour terrain d'enquête, nous avions aussi l'intention d'établir une comparaison entre agglomérations rurale et urbaine. Le passage de l'une à l'autre n'a pas été sans poser des problèmes méthodologiques et théoriques sur les quels nous espérons pouvoir revenir ultérieurement.

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